Le Lockheed Martin F-22A Raptor (Oiseau de proie) est le futur chasseur américain de supériorité aérienne destiné à remplacer les chasseurs-bombardiers F- 15 Eagle et F- 1 17 de l'USAF à partir de 2005.  Combinant furtivité, croisière supersonique, rayon d'action élevé et très haute manoeuvrabilité, cet avion surclassera tous les autres en performances.  Le premier prototype (EMD) du F-22A, sorti d'usine le 9 avril dernier à Marietta (Georgie), devait faire son premier vol en juin 1997.  L'histoire du F-22 a débuté fin 198 1, quand l'USAF engagea le programme d'avion de combat futur ATF (Advanced Tactical Fighter) pour remplacer les F-1 5C/D.  En septembre 1983, Pratt & Whitney et General Electric reçurent les contrats de développement des moteurs XF 1 19 et XF 120. L'USAF décida ensuite d'engager un nouveau type de compétition pour éviter toute mauvaise surprise technique lors du développement : une phase de "démonstration et validation" (Dem/Val) fut engagée pour valider, en vraie grandeur, les technologies les plus ambitieuses du F-22.

 Lancée en septembre 1985, la compétition pour le développement du F-22 fut remportée par l'équipe de Lockheed Martin/Boeing avec son YF-22 et celle de Northrop Grumman /Mc Donnell Douglas et son YF-23, en octobre 1986.  Mais, fin 1987, conscient que son concept initial, basé sur la cellule du F-117, était surchargé et non-compétitif, Lockheed Martin révisa son projet en trois mois.  Le premier prototype YF-22 vola le 29 septembre et le second fin octobre 1990.  En trois mois seulement, les deux prototypes totalisèrent 74 vols d'essais.  Début novembre, le premier YF-22 atteignit Mach 1,58 sans postcombustion.  Le mois suivant, il démontra son agilité à basse vitesse en effectuant des tonneaux de 360' avec un angle d'incidence de 60'.  Le 8 février 1991, Lockheed Martin et P&W furent retenus pour le programme EMD grâce à un bilan d'essais complet et positif, et à un meilleur compromis entre manœuvrabilité et furtivité que ceux du YF-23.  De même, le moteur F 1 19 fut jugé plus sûr que le F 120 (à cycle variable) de GE. Le contrat de développement de l'avion et du moteur s'élevait à 4 milliards $ (55 MdF).
Mais, après l'effondrement de l'Union soviétique, et suite aux restrictions budgétaires et risques techniques, l'USAF reporta au-delà des essais la décision de mise en production du F22. Ainsi, le premier vol et l'entrée en service du F-22 initialement prévus pour août 1995 et 2001 furent reportés à mai 1997 et fin 2004.

 

Le F-22 est révolutionnaire à plus d'un titre.  L'avion a une voilure en diamant dotée d'un empennage horizontal bipoutre et d'une bidérive inclinée.  Le profil d'aile réduit la traînée en vol supersonique et offre une portance optimisant la maniabilité.  Toutes les surfaces aérodynamiques, ainsi que les bords d'attaque et de fuite, sont inclinées et alignées afin de réduire la "surface équivalente radar" (SER).  Le revêtement de la cellule est à 36 % en titane et la structure est à 24 % (en masse) faite de matériaux composites (fibres de carbone, etc.).
Biréacteur, le F-22 est propulsé par deux FI 19 développant des poussées unitaires maximales, sans et avec postcombustion, de respectivement 1 13 kN et 156 kN, avec un faible taux de dilution (environ 0,2/1).  Son circuit d'air est conçu pour réduire le nombre d'aubes et d'étages : une soufflante à trois étages, un compresseur à six étages et une turbine contrarotative à deux étages.  Le F-22 peut voler en "super-croisière" (vol supersonique prolongé sans PC).  La postcombustion ne sert qu'aux accélérations.  L'avion a une vitesse de croisière en vol supersonique (sans réchauffe), annoncée officiellement comme dépassant Mach 1,4 et qui, en fait, atteindrait facilement Mach 1,7.

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