Le F-22 est entièrement manoeuvrable sans déflexion de poussée et peut voler jusqu'à une incidence de 60'.  Le réacteur F119 est cependant muni de tuyères mobiles bidimensionnelles (et furtives) permettant de dévier instantanément les gaz d'éjection (et donc l'axe de poussée) selon un angle de +/- 20° (sur l'axe de tangage).  Cette "poussée dirigée" lui permet ainsi d'entamer et d'interrompre les manœuvres plus rapidement, ce qui améliore son agilité en roulis et en tangage.
L'avionique du F-22 est conçue pour être à la fois plus fiable que celle des chasseurs actuels, moins dépendante des équipements de servitude et pour minimiser la signature radar de l'avion.  D'où l'adoption d'une avionique modulaire, multifonctions, mais complètement intégrée, basée sur deux calculateurs centraux redondants (CIP) de Hughes.  Le radar, les moyens de communication et de navigation, ainsi que les systèmes de guerre électronique,
les visualisations et autres sous-systèmes sont reliés aux CIP.

Le cockpit du F-22 est "tout écrans" avec de grandes visualisations couleur affichant toutes les fonctions vitales de l'avion et la situation tactique

Le logiciel des calculateurs permet la "fusion des senseurs association des signaux de chaque senseur convergeant par un bus de données et restitués sur les visualisations du pilote sous forme d'une information intégrée.  Le CIP active le radar, pilote l'antenne et délivre la puissance nécessaire au recueil des données de façon autonome, minimisant ainsi les émissions radar et exploitant au maximum les capteurs passifs et les données de sources extérieures, dont celles des avions-radars AWACS.
 
Le radar APG-77, conçu par Northrop Grumman et Texas Instruments, dispose d'une antenne active à 2.000 modules émetteurs-récepteurs qui lui conférant une grande agilité de balayage et la possibilité de modifier instantanément la direction et la forme d'onde du faisceau, tout en ayant une grande résistance aux pannes.  Les contre-mesures électroniques ALR-94 de Lockheed Sanders surclassent tous les autres systèmes existants en précisien, sensibilité et puissance de traitement.  En option, on peut ajouter un système de veille et de poursuite infrarouge (IRST).  Le cockpit comporte de grands écrans couleur LCD et un viseur tête haute de GEC.  Ce HUD à large champ est compatible avec le port de jumelles de vision nocturnes.  L'avionique du F-22 est testée en vraie grandeur à bord d'un banc d'essai volant Boeing 757.
Pour respecter la furtivité du F-22, tous les armements de l'avion sont en principe "invisibles", escamotés dans des soutes ventrales ou latérales (plaquées contre les entrées d'air des moteurs).  Toutefois, pour des missions d'appui tactique au sol, l'appareil dispose de points d'emports externes, sous les ailes.

Le F-22 a une forme révolutionnaire due à la furtivité, avec une voilure en diamant à empennage horizontal bipoutre et biderive inclinée

L'armement de base du F-22 pour l'interception aérienne comprend huit missiles air-air (en soutes) dont deux Sidewinder AIM9m (puis AIM-9X) et six AIM- 1 20C AMRAAM.  En mission d'attaque air-sol, il peut emporter (en soute à la place de quatre AMRAAM) deux bombes de précision à guidage laser JDAM (Joint Direct Attack Munition) GBU-32 de 450 kg, ce qui lui permet d'accomplir les missions du bombardier furtif F-1 17.
Neuf F-22 de développement (EMD) sont en construction, dont trois pour les essais de cellule, moteurs et éjection d'armements.  Le premier F-22 devrait en principe voler à la base d'Edwards (Californie) à la fin de l'été 1997.  Les vols des deux prototypes suivants sont prévus respectivement en avril et septembre 1998.  Les six autres prototypes devraient voler entre avril 1999 et mai 2000.
L'Air Force et Lockheed Martin sont convaincus que le F-22 sortira indemne de l'actuelle vague d'annulations de programmes aux Etats-Unis.  Cependant, le nouveau plan de défense quadriennal prévoit une nouvelle réduction de production, de 438 à seulement 339 avions pour la série qui s'étendra au-delà de 2010.
Le F-22 n'était, à l'origine, pas exportable en raison de sa technologie très avancée.  Cependant, le Pentagone envisagerait maintenant une version exportable dont les premiers clients potentiels seraient Israël et la Corée du Sud, voire aussi le Royaume-Uni.

Retour        Home