Son viseur infrarouge peut détecter un avion de combat à plus
de 100 km et en donner l'azimut très précis; il a aussi un mode
air-sol d'imagerie (à grand-champ) pour l'aide au pilotage (jusqu'à
6 km). La caméra TV permet d'identifier une cible à 40 km.
L'OSF est un système passif et discret qui, couplé au radar, renforce
la poursuite d'une cible.
Thomson-CSF développe aussi pour le Rafale un nouveau pod de désignation
d'objectif par laser et imagerie infrarouge. Il pourra guider simultanément
deux missiles air-sol et permettra le tir précis de munitions non-guidées.
La reconnaissance et l'imagerie en combat aérien seront également
possibles grâce au capteur infrarouge.
L'ergonomie du poste de pilotage du Rafale a été spécialement
étudiée. Le pilote est assis sur un siège éjectable
Martin Baker Mk 16F, incliné en arrière (de 34') afin de mieux
supporter les facteurs de charge élevés en combat aérien
(jusqu'à +9G). Les commandes de vol électriques sont quadruplées
(trois chaînes numériques et une analogique).
L'équipement de bord, dû à Sextant Avionique, comprend un collimateur tête haute CTH 3022 affichant les informations de tir, de pilotage et (de nuit) l'image infrarouge du terrain survolé, un collimateur tête moyenne couleur de situation tactique, deux écrans multifonctions tactiles couleur. Il est également prévu à un stade ultérieur, un viseur de casque Topsight donnant aussi l'état du système et des menaces, ainsi qu'une commande vocale. La détection, l'évaluation des menaces et les contre-mesures sont gérées par un système intégré spécifique, le SPECTRA (Système de Protection et d'Evitement des Conduites de Tir du RAfale), codéveloppé par Thomson-CSF, Dassault Electronique et Matra. La navigation est assurée par une centrale gyrolaser Sagem Uliss 52X et un récepteur de navigation par satellites (GPS) Sextant NSS-100.
Le Rafale est armé
d'un canon de 30 mm GIAT 791B (125 obus). Il emporte 6 t de charges externes
(avec la possibilité d'aller à 8 t), réparties sous 14
points d'attache (13 sur le Rafale M ). L'armement air-air est constitué
des missiles Matra . Magie 2 (infrarouge) de combat aérien et Mica (infrarouge
ou électromagnétique) à longue portée (+50 km).
L'armement air-sol, très diversifié, comportera notamment
la future bombe guidée de 250 kg AASM (portée de 10 à 60
km suivant les versions), le missile anti-abri guidé laser Aérospatiale
AS-30L (portée 12 km), l'anti-navire Aérospatiale Exocet AM39
(50 à 70 km) et le futur air-mer Aérospatiale-Dasa ANF (150 à
200 km), ainsi que les missiles de croisière furtifs de Matra-BAe : l'anti-pistes
d'aérodromes Apache (150 km) et l'anti-bunker Scalp de précision
métrique (à 250 km).Le Rafale pourra aussi emporter le missile
nucléaire air-sol moyenne portée ASMP qui, selon la trajectoire
de tir porte de 100 à 300 km. Aérospatiale en développe
une version améliorée, manœuvrante et à portée accrue,
l'ASMP Plus, pour l'an 2000. La mise au point du Rafale, retardée par
manque de crédits, se déroule néanmoins normalement. L'avion
a déjà plus de 2.300 h de vol à son actif, sans problème
majeur. Dès septembre-octobre 1998, le Rafale M commencera les
essais d'appontage sur le nouveau porte-avions nucléaire français
"Charles de Gaulle" qui fera ses essais à la mer à partir
de 1999.La France a actuellement déjà commandé 13 Rafale
(dont 10 en version M) et, après une baisse de prix de 10 % (sur le coût
unitaire d'environ 300 MF), elle doit, cette année, engager une commande
pluriannuelle de 48 unités. Ces 61 Rafale comprendront, pour la
Marine, 25 avions en version M et, pour l'Armée de l'Air, 24 B biplace
et 12 C monoplace).
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La Marine recevra ses premiers Rafale (au standard d'interception F1) en mai
2000 et aura sept avions en service en juin 2001. L'Armée de l'Air sera
livrée (au standard air-sol F2) en juillet 2001 et aura dix appareils
en service en novembre 2002. Ce demi-escadron fera notamment des vols de démonstration
à l'étranger pour soutenir l'exportation. Le Rafale intéresse
en effet plusieurs pays d'Asie et du Moyen-Orient.